Quatre séries à voir : « The Bear », « La Voix du lac », « Bandits, bandits » et « The Decameron » (2024)

LA LISTE DE LA MATINALE

Il n’y a certes pas que The Bear dans la vie, mais pour ceux qui seraient passés à côté de la série phénomène de FX, il est encore temps de rattraper les deux premières saisons avant d’accueillir la troisième, mise en ligne sur Disney+ dans son intégralité ce mercredi. Pour ceux que les dressages soignés et les jurons de brigade laissent de marbre, Apple TV + propose deux autres possibilités: La Voix du lac, premier grand rôle de Natalie Portman sur petit écran, et un reboot du Bandits Bandits de Terry Gilliam. Sur Netflix, Le Décaméron revisite le classique de Boccace à l’aune de la pandémie de Covid-19.

«The Bear», saison 3: une étoile est espérée

Portées par une arche narrative d’un irréprochable classicisme – un jeune chef revient dans sa ville natale pour reprendre le restaurant familial, il en fait un haut lieu de la gastronomie – les deux premières saisons de The Bear ont imposé la série comme l’une des plus importantes du moment. Maintenant que Carmen Berzatto (Jeremy Allen White) a enfin touché au but, que faire? Démêler l’écheveau de peurs et de désirs qui fait de sa vie intérieure une perpétuelle «tempête de merde» (sh*tstorm en VO) ou avancer encore dans son impitoyable quête d’excellence? Autant prévenir: les dix épisodes de cette troisième, inégale et passionnante saison n’apporteront pas de réponse définitive. On retrouve avec plaisir (ils sont tous très attachants) et anxiété (le groupe est aussi instable qu’un flacon de nitroglycérine) Carmen, sa brigade et sa famille; on s’inquiète le temps des trois premiers épisodes, qui patinent de montages gastronomiques en concours de décibels et de «f*ck you» entre Carmen et son ami d’enfance Richie (Ebon Moss-Bachrach) sous le regard affligé de Sydney (Ayo Edebiri). Puis le récit prend son envol, grâce entre autres à un formidable épisode consacré à Tina (Lisa Colon-Zayas) réalisé par Ayo Edebiri. The Bear (le restaurant) a beau être devenu l’un de ces établissem*nts aberrants dont l’apparition sonne le glas d’un quartier, on y réservera quand même pour la saison prochaine (qui est déjà tournée). T.S.

«La Voix du lac»: Natalie Portman au firmament

L’adaptation, pour Apple TV +, de Lady in the Lake, roman à succès de l’Américaine Laura Lippman, marque à la fois le premier rôle principal de Natalie Portman dans une série et l’un des derniers projets auxquels le Canadien Jean-Marc Vallée, décédé en2021, a accolé son nom, ici en tant que producteur exécutif. Ce prestigieux parrainage, combiné aux confortables budgets de la plate-forme à la pomme, fait de La Voix du lac un projet très attendu, et l’une des miniséries les plus singulières de l’été. A Baltimore, au milieu des années 1960, la disparition d’une petite fille juive pendant la parade de Thanksgiving plonge toute une communauté dans la psychose. La vérité surgira grâce à l’alliance fortuite de deux femmes en quête d’émancipation.

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