Historique (1943 – 1945) | Tirailleurs au 1e R.T.M. (2024)

III – La campagne d’Italie

Le 28 mars 1944, le 1er R.T.M., transporté en entier, à l’exception de 2 Compagnies, de Corse en Italie, par des L.S.T. américains, débarque à Pozzuoli.

Le 31 mars, le Lieutenant-colonel Brissaud-Desmaillet en prend le Commandement.

Le 2 avril, les derniers éléments du Régiment arrivent sans incident à Naples, venant de Corse.

Du 9 au 29 avril, le 1er R.T.M, tient un secteur défensif de la tête de pont du Garigliano. Au cours de ce séjour en ligne, il perd 4 hommes, dont le Lieutenant Mahn, de la 11e Compagnie, mortellement blessé par balle au cours d’une embuscade de nuit, et 46 blessés.

Intégré au Corps de Montagne, constitué par la 4e D.M.M. (Général Sevez) et trois groupements de Tabors Marocains, le Régiment prend part ensuite, à partir du 10 mai, à l’offensive de la 5e armée américaine, dans le cadre du groupement du Général Guillaume (1e R.T.M., 1er et 4e G.T.M.). Au cours de cette marche victorieuse du Corps Expéditionnaire Français, toujours en flèche, qui conduit le 1er R.T.M. des rives du Garigliano à Sienne et à San Gimignano, trois phases différentes se présentent :

1. La percée en montagne après la rupture du front, du 13 mai au 2 juin.
2. La poursuite de l’ennemi en retraite au Nord de Rome, jusqu’à Sienne, du 16 juin au 3 juillet.
3. Les opérations au delà de Sienne et la prise de San Gimignano, du 8 au 21 juillet.

1. La percée en montagne

Initialement maintenu en réserve à l’Est du Garigliano, jusqu’au 13 mai, le Régiment participe, avec le Groupement Guillaume et en soutien des Tabors, dans les Monts Aurunci, à l’exploitation du succès, aussitôt dessinée la rupture du front ennemi.

Le 13 au soir, son 1er Bataillon (Commandant Soleilhavoup) est mis à la disposition du groupement du Colonel Bondis, au sein duquel il reste jusqu’au 26 mai, date à laquelle il rejoint le Régiment.

Le 2e Bataillon (Commandant Girard) et le 3e Bataillon (Commandant Le Page), appuyant au plus près les Goums, talonnent sans répit les troupes de haute montagne allemandes qui s’efforcent de retarder leur progression en se cramponnant à tous les accidents du terrain en contre attaquant furieusem*nt à diverses reprises et en réagissant par de violents tirs d’artillerie et de mortiers. Ils n’en gardent pas moins l’ascendant sur l’ennemi,

. au Fragoloso, le 16 mai,
. à Modane, le 17 mai,
. à la Madone Monte Vetro, le 18 mai.
. Le 26 mai, sur l’Appiolo,
. Le 29 mai, sur le Chiarello, ils contraignent par des attaques répétées l’adversaire à se replier avec de lourdes pertes.
. Enfin, les 29, 30 et 31 mai, ils s’emparent de vive force des villages de San Stéphano, de San Giulano, du col de la Palombara et du Monte Cacume (cote 1095) dont les allemands s’enfuient en désordre.

Au cours de cette période, les deux Bataillons font 233 prisonniers, dont 8 Officiers, et s’emparent, en plus d’un abondant matériel, de 5 canons antichars et de 24 mitrailleuses.

Le 1er Bataillon et sa section de montagne, commandée par le Lieutenant Faury, se distinguent tout particulièrement de leur côté au sein du groupement Bondis.

. Le 1er Bataillon prend le Monte Vetro, le 17 mai,
. Montale, le 18 mai,
. La cote 700, le 21 mai, faisant 93 prisonniers dont 2 officiers.

Quant à la section de montagne,

. Elle bouscule une première fois une compagnie allemande au Monte Belvédère Espéria, le 17 mai,
. Réédite le même exploit, le 21 mai, sur les pentes du Valdimara, prend une part active aux combats du Monte Cocco,
. S’empare de la cote 530 au Nord de Prossedi, le 28 mai,
. Occupe le 30 mai l’observatoire du Monte Cacume, et s’y maintient farouchement malgré de violentes contre attaques, bien qu’entièrement encerclée.

Au cours de ces opérations, elle capture 43 prisonniers, 17 mitrailleuses et 3 mortiers.
Leur belle conduite, au cours de ces affaires, vaut à chacune de ses deux Unités une citation à l’ordre de l’Armée. Ces durs combats de montagne, qui exigent un effort physique considérable, coûtent au Régiment les pertes au feu suivantes :

. Officiers tués : 2 (Lieutenant Arbellot Du Repaire, par balle, le 18 mai; Aspirant Paulins, par éclat d’obus, le 23 mai).
. Officiers blessés : 8
. Sous Officiers et hommes de troupe tués : 79
. Sous Officiers et hommes de troupe blessés : 327
. Sous Officiers et hommes de troupe disparus : 22
. Total : 438

Le Régiment est ensuite relevé et mis au repos dans la région de Sezze où il se re complète.
La section du sous-lieutenant d’Harcourt (4e Compagnie) est désignée pour participer à l’occupation de Rome.

2. La poursuite au Nord de Rome

Le 18 juin, le 1e R.T.M., intégré au Groupement du Général Guillaume, reprend la poursuite de l’ennemi, au nord de Rome, en appui des éléments blindés. Pendant quinze jours, il attaque sans répit les allemands partout où ils tentent de résister, enlevant,

. Le 20 juin, les villages de Montelaterone et de Monticello (3e Bataillon, Commandant Le Page),
. Le 21 juin, celui de Montenero (2e Bataillon, Commandant Girard).
. Le 24 juin, le 1er Bataillon (Commandant Bastiani) s’empare de Casale, Monte Antico et Casenovole, tandis que le 3e Bataillon occupe le Monte Acuto, Pari et Vignali.
. Le 25 juin, le 3e Bataillon prend Santo.
. Le 27 juin, le Monte Casoli, le village de Piscini,
. Le 28 juin, Campoccioli, tombent aux mains du 2e Bataillon
. Ainsi que Poggio Della Pigne et Della Piagge le 1er juillet.

Le 1er Bataillon enlève :

. Le 27 juin Poggio la Guardia et San Lorenzo,
. Le 3 juillet, Cetinale et la Côte 359 malgré une vive réaction de l’ennemi.

Toutes ces actions aident puissamment à la prise de Sienne. Le Régiment est alors mis au repos pour quelques jours. Les pertes pour cette période sont de :
. Officiers tués : 4 (Lieutenant Gruber, par éclat d’obus, le 25 juin; Aspirant Bagarre, par éclat d’obus, le 28 juin; Aspirant Llull, par éclat d’obus, le 29 juin; Sous lieutenant Chevalier, par balle, le 5 juillet).
. Officiers blessés : 3
. Sous Officiers et hommes de troupe tués : 42
. Sous Officiers et hommes de troupe blessés : 188
. Sous Officiers et hommes de troupe disparus : 4
. Total : 237

Les éléments du Régiment, avec le Colonel et le Drapeau, assistent à une prise d’armes à Sienne, le 4 juillet, et défilent devant le Général d’Armée Juin, Commandant en Chef le Corps Expéditionnaire Français en Italie, ancien Capitaine au Régiment (1914-1918).

3. Opérations au delà de Sienne

Le 8 juillet, le Régiment remonte en ligne et, après plusieurs jours de combat, s’empare, le 13 juillet, de San Gimignano, la vile au sept tours, dont il dégage ensuite les abords jusqu’au 19 juillet, date à laquelle il est mis au repos. Le 3e Bataillon joue un rôle important dans ces opérations. Les pertes de ces journées sont de :

. Officiers tués : 3 (Sous lieutenant Mistral, le 9 juillet, par mine; Sous Lieutenant Pesnel, le 12 juillet, par éclat d’obus; Lieutenant Duheaume, le 19 juillet).
. Officiers blessés : 1
. Sous Officiers et hommes de troupe tués : 31
. Sous Officiers et hommes de troupe blessés: 111
. Sous Officiers et hommes de troupe disparus : 1
. Total : 144

Le 1er R.T.M. se concentre à partir du 21 juillet dans la région de Naples. Sa belle conduite au cours de cette brillante et victorieuse campagne d’Italie, dont les Français ignorent pour la plupart l’importance, lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée. Son 1er Bataillon et la Section d’Éclaireurs Skieurs de ce bataillon sont également, on l’a déjà dit, l’objet de la même distinction. Enfin, sa 3e Compagnie est citée à l’ordre de la Division pour son attitude :

. Au Monte Vetro, le 18 mai,
. Au Monte Cocco, le 23 mai,
. Au col de la Palombara, le 23 mai,
. A Poggio de la Guardia, le 27 juin
. Dans le secteur d’Orsia, le 29 juin.

Le 25 août 1944, le Colonel Deleuze prend le commandement du 1er R.T.M. A partir du 11 septembre, le Régiment quitte l’Italie à bord de L.S.T. et de Liberty Ship. Le 13 septembre, le Colonel et les premiers éléments du Régiment mettent pied à terre sur la grève de Villa Croisette, à 2 kms Sud-Ouest de Sainte Maxime.

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FAQs

Pourquoi on les appelait des tirailleurs sénégalais ? ›

Il s'agit de soldats recrutés par l'armée française, majoritairement au Sénégal – d'où leur nom –, mais aussi dans toute l'Afrique subsaharienne, dans les colonies françaises. Les autorités coloniales étaient chargées de leur recrutement en se rendant dans les campagnes reculées de l'Afrique de l'Ouest ou équatoriale.

Pourquoi tirailleurs marocains ? ›

L'année 1918, les tirailleurs marocains sont en appui pour essayer de limiter les dégâts quand les Allemands commencent à avancer vers Paris. Les troupes marocaines participent ensuite aux batailles qui vont permettre de libérer le territoire, occupé par les Allemands.

Comment sont morts les tirailleurs sénégalais ? ›

Les officiers français et les tirailleurs sénégalais se constituent finalement prisonniers. Ces hommes, pourtant prisonniers de guerre, sont exécutés par des soldats allemands.

Pourquoi la France a colonisé le Sénégal ? ›

À la recherche de matières premières et de débouchés, mu par des rivalités internationales, le second Empire lance la conquête des régions intérieures de la Sénégambie.

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